Marciel et le bonheur oblique de la conference intérieure

Marciel écrit – depuis la scène – les dialogues d’un Cinéma-Théâtre qu’interprètent instantanément des acteurs – projetés sur un écran – dans lequel il rend justice au sexe dit faible. L’élan est sincère, argumenté, mais il sèche, s’embourbe et à partir de là bifurque, s’embarque dans un tourbillon de dénis, tourbillon d’évasions chantées, de divagations sur internet.Les acteurs sur l’écran s’impatientent… l’imaginaire de Marciel les gardent enfermés dans une serre tropicale au 18ème siècle jusqu’à ce qu’il finisse son texte.Pour retrouver l’inspiration qui lui permettrait d’exprimer cette indignation du mal fait aux femmes, il va lui falloir déchiffrer la nature d’un profond conflit intérieur jusqu’ici sous-estimé.Depuis quand loge en lui un double particulièrement obscur, tenant à distance un troisième double, solaire celui-là, épanoui, patient ?A quel moment trahit-on sa part de lumière ? Comment se la réapproprier ? En filigrane, depuis le début, remontent par flash les souvenirs d’un passé soigneusement inexistant, celui d’un tour du monde médiatisé à l’extrême sur les télévisions francophones du monde entier pendant les années 80 auquel Marciel avait détesté participer.En quoi le spectre douloureux des documentaires réalisés pendant ce voyage hors normes est en lien avec l’affrontement des trois Marciel? Tout.Paradoxe d’un homme qui déteste qu’on parle de lui, planqué dans une grange à l’abri de tout, que de devoir affronter la violence émotionnelle des images brutes de ce Tour du Monde, desquelles finiront malgré tout par se dégager un souffle de vie exceptionnel, précieux, magique.

coproduction : Théâtre 2.21, Madeho productions, Swissmovie . Transpalux, Théâtre Pré-aux-Moines de Cossonay

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