The Beauregard Boys en concert!

Au début, il y a deux musiques, et des regards croisés. D’un côté, celui de Cyril Francioli, apprenti-écorcheur à Lausanne, qui ramène de Berlin un banjo et sa musique des Appalaches aux parfums d’herbe bleue. Il joue avec Killian Scartezzini, rebouteux qui lutte dans la même classe au CHUV et troque sa vie de rocker contre quatre cordes et une coque d’amande.

De l’autre, un fiddle juriste irlandais, Adrien Bastian, accompagné d’un poil-à-gratter des histoires : Grégory Theintz. Les deux s’adonnent au chantage klezmer, mais louchent sérieusement sur les Cajuns, francophones dérangés par les « Anglos », exilés en Louisiane en 1755.

Enfin, il y a un terrier légendaire : le Théâtre du Lapin Vert de la Société de Belles-Lettres Lausanne. Et une fête de la musique.

Après quelques bals perdus, un hôtelier à archet, Matthieu Orioli, est capturé au Conservatoire. Les premiers essais sont concluants, le rythme se laisse domestiquer avec le baba batteur-entomologiste Jonathan Ehinger et le neuro-bassiste, Matthieu Perrenoud, qui n’était pas contre.

Jardins, greniers, plages, caveaux, balcons, chalets, terrasses, bars : les Beauregard Boys se font un nom et trouvent leur place sur la scène suisse. Mais il manquait la rue, jouer dans la rue ! Et un regard, celui du chasseur Antony Corbière qui les pêche au dobro in extremgauchis un samedi, Place St.-Laurent, entre deux agents de police.

Pas de femmes, direz-vous ? Vous n’y pensez pas ! Qui voudrait de monstres, mi-ratons, mi-écrevisses ? Et puis, ils sont trop jeunes pour ça !