ABASIA

Une goutte d’eau tombe de nulle part dans le café du matin avec la régularité d’un métronome. À l’image de l’antique supplice chinois, elle aura progressivement raison des derniers appuis d’un homme à terre.

Confronté à la pression et à l’indifférence de son milieu professionnel ainsi qu’à l’incompréhension de ses proches, plus rien ne semble le retenir ici- bas. Pourtant, au moment où il renonce à la vie, il se retrouve soudainement détourné vers un monde inconnu, dissimulé dans les marges de la ville.

Le monde des limbes est peuplé de personnes ayant perdu leur place dans la société. Ensemble, ils tentent de s’entraider en réinventant à leur manière d’anciens rituels de guérison, pour ten- ter d’exorciser leurs démons, de combler leurs béances, de se redonner l’énergie de vivre. Pour d’autres, peut-être est-ce plutôt pour avoir le courage d’en finir une bonne fois pour toutes !

Le destin du dernier arrivant se dessine au travers d’un périple initiatique dans cet univers surréel où la mélancolie côtoie l’humour, où la poésie illumine la noirceur, où la douceur et la violence rôdent 

Interrogeant de manière sensible, poétique et ludique, la construction contemporaine de l’étiquette « dépressif/ve »[1], la Cie propose le périple fantasmagorique d’un être humain dont la vie s’effondre. Celui-ci va progressivement (re)découvrir que les épreuves de vie et la souffrance mentale sont autant individuelles que collectives, tout comme le sont les espoirs de s’émanciper, ne serait-ce qu’un peu, du mal qui l’afflige.

[1] la dépression est une maladie qui touche directement près d’un Suisse sur 5 au cours de sa vie d’après les chiffres de l’Observatoire Suisse de la Santé.

COULEUR 3 > Sortir avec Anne > présentation de ABASIA - 19 septembre

Article Le Temps du 25.09.2018