PIERROT N'A VRAIMENT PAS LE TEMPS !

Ce programme est plus qu’un concert. Il entend renouer avec l’esprit du cabaret littéraire de la fin du dix-neuvième siècle, où se croisaient poètes, musiciens, diseuses, chanteurs, comédiennes, théâtre d’ombre et autres propositions artistiques plus ou moins classables qu’on nommerait aujourd’hui « performances scéniques ». Lorsqu’il écrivit le cycle qui allait changer le cours de la musique du vingtième siècle, Arnold Schönberg avait souhaité que les 21 mélodrames tirés de Pierrot lunaire, le célèbre recueil de poèmes du belge Albert Giraud soient « parlés-chantés » dans la langue du pays où ils étaient représentés, fidèle en cela à la toute jeune tradition du cabaret berlinois. L’univers symboliste et angoissé des vers du cycle, présentés ici en version française, dialogue avec la prose plus apaisée mais tout aussi lunaire d’Emily Dickinson, mise en musique par Sarah Nemtsov dans son cycle Moon at Noon. Tempus fugit in terris nihil aeternus est, de Patrícia de Almeida, ébauche une conclusion somme toute logique à ce programme, nous rappelant le caractère éphémère de la vie dans un clair-obscur musical et photographique entièrement conçu par la compositrice-photographe.

ARNOLD SCHÖNBERG
Pierrot lunaire (35')
Version française par Guillaume Bourgogne, d’après Albert Giraud, Otto Erich Hartleben et Jacques Benoist Méchin
Pour récit, flûte (&picc.), clarinette (&ClB), violon (&alto), violoncelle et piano

SARAH NEMTSOV
Moon at Noon (21')
Sur des textes d’Emily Dickinson
Pour soprano, flûte en sol (et piccolo), clarinette, violon, violoncelle, harpe et percussion

PATRÍCIA SUCENA DE ALMEIDA
Tempus fugit in terris nihil aeternus est (10')
Pour ensemble, projection et exposition de photographies
Pour flûte, clarinette, vibraphone, violon, alto et violoncelle
(photographies de Patrícia Sucena de Almeida)