Œuvres (peut-être)

Les œuvres proposées ici, théâtrales, visuelles ou purement musicales ont ceci en commun qu'elles sont en devenir : leur potentialité par l'interprétation, qualité primaire de toute partition, tend ici à un degré extrême du fait de l'indétermination qui préside à leur mode d'exécution, laquelle peut ainsi varier considérablement d'une version à l'autre. Le choix des notes, du rythme, de l'intervalle ou de la durée est en effet laissé aux exécutants, déterminé par le contexte musical et selon l'effectif instrumental au cours du travail des répétitions, laissant toujours une marge importante de liberté au moment du concert.
Les interprètes découvriront ainsi en les jouant, en même temps que le public la version inédite et unique des œuvres de Lely, Parsons ou Tenney, qui auront été autant de fois différentes en répétition en vertu de la règle qui les régit. Les partitions de Filidei et Aperghis en revanche, d'une précision toute classique mais qui se démarquent souverainement des formes traditionnelles, feront l'objet d'un travail rythmique assidu où l'attention portera notamment sur l'attitude corporelle.
Alternativement spectateur d'une mise en espace scénique puis immergé parmi les musiciens répartis dans la salle, le public est convié à découvrir un aspect inédit de la musique d'aujourd'hui qui sous une apparence ludique n'en touche pas moins au plus intime de la fonction dramatique existentielle d'une démarche artistique fondamentale.

Pierre-Stéphane Meugé, directeur artistique

HEMU